Avant sept ans le petit enfant vit intensément dans toutes ses sensations. Il se lie activement à tout ce qui se passe autour de lui. Par contre il a encore très peu conscience des processus physiques ou cognitifs qui se déroulent en lui. C’est pourquoi tout ce qui l’atteint et mène à un progrès emprunte chez lui le chemin des perceptions sensorielles. Le petit enfant apprend en imitant les gestes des personnes qui l’entourent. C’est sur ce principe de l’imitation que repose la pédagogie du Jardin d’enfants des écoles Steiner Waldorf.
L’éducateur n’impose à l’enfant aucun comportement mais il ne le laisse pas non plus livré à lui-même. Il stimule plutôt le besoin d’imitation propre à l’enfant en accomplissant des gestes que l’enfant aura spontanément envie d’imiter.
Un rythme équilibré s’établit alors. Les jeux libres alternent avec des activités dans lesquelles l’enfant peut se plonger intensément parce qu’il veut imiter l’adulte: peindre, modeler, marcher en rythmes, chanter, raconter, pétrir…
On évite d’exercer méthodiquement les facultés qui font appel à ce qui ne « naît » réellement au sens évoqué plus haut qu’après le changement de dentition : mémoire, faculté d’abstraction, jugement personnel, etc … Il n’y a donc pas encore d’apprentissage proprement dit. On laisse le petit enfant participer et on nourrit son besoin d’activité en créant un environnement dans lequel il pourra s’animer tout naturellement.
Les éducateurs ont de fréquents contacts avec les parents : il importe que l’enfant ne ressente pas d’opposition entre sa vie familiale et l’école.
Les enfants sont accueillis dans des locaux spécialement aménagés pour eux. Les charpentes en bois les formes courbes et enveloppantes les couleurs et fresques des murs ménagent une certaine intimité architecturale qui protège les enfants sans les enfermer. De larges baies s’ouvrent sur les arbres des jardins et [es bacs à sable. Les objets et les jouets élaborés dans des matériaux naturels ont des formes sobres. L’enfant les utilise à son gré, à partir de son imagination et de sa faculté de transformer les choses.
Article rédigé par Raymond Burlotte en collaboration avec un groupe de professeurs et de parents de l’école perceval
Texte publié initialement dans le livret « L’école Steiner, Une Pédagogie pour Aujourd’hui »
Mis en ligne le 27 Décembre 2016