Retour sur « la Guerre de Troie n’aura pas lieu »
Du 19 au 21 janvier 2017 les élèves de 11ème (Première) ont donné 4 représentations de La Guerre de Troie n’aura pas lieu de Jean Giraudoux, dans une salle recouverte de sable, entourée d’un amphithéâtre de spectateurs.
Cette mise en scène contemporaine, oscillant entre images d’inspiration antique et éléments du XXIème siècle, a fait triple écho aux événements de la Grèce Ancienne, déjà actualisés par Giraudoux à l’aube de la Seconde Guerre Mondiale.
La place chancelante de la culture, la perte des repères, les discussions sans fin des politiques, le conflit des générations, les prémices de la guerre à la fois haïe et inévitable,… tout cela fait le climat de La Guerre de Troie n’aura pas lieu.
La perception de la fatalité à travers le personnage d’Hélène, présentée dos à la scène, pour finir par animer un show télévisuel dont l’enjeu est de l’embrasser; la famille royale de Troie et son Sénat dont le public fait partie, qui débattent impuissants quand l’ennemi frappe aux portes de la ville; des scènes de guerre et d’orgie dans la poussière et le sable sous les yeux toujours ouverts de la prophétesse Cassandre; un expert international Busiris loufoque et anachronique tournant le droit international au gré des vents; une apparition Deus ex machina d’Iris, l’envoyée des dieux; le face à face de deux perceptions du destin et de l’amour d’Hélène et Andromaque; l’affrontement de deux visions de la société et de la guerre entre Hector et Ulysse ;… c’est le combat entre un monde arrivé à son zénith, et un autre, plus jeune et plus dur, qui s’apprête à prendre la suite. C’est le climat de la fin d’une civilisation que narre Giraudoux, avec son écriture à la fois littéraire et quotidienne, dans un français simple, pur, empli d’humour et de sagesse.
Les élèves ont plongé dans le plaisir du verbe avec un travail intense sur ce texte, de nombreuses scènes collectives, où les mots sont dit à plusieurs voix et des répliques non attribuées qu’un ou plusieurs comédiens peuvent lancer au gré de leur inspiration.
Avec des costumes purs et brillants, un maquillage teinté du blanc du théâtre asiatique comme des peintures de guerre des tribus celtiques, sur une ruine de colonne monumentale qui s’effrite sous leurs pieds, les élèves ont proposé une interprétation engagée, corporelle, ouverte sur les 360° d’un cirque, où chaque spectateur a un angle de vue différent, un axe, un point de vue, certains les pieds dans le sable!
L’histoire de guerre et d’amour la plus célèbre du monde occidental, chantée depuis plus de 3000 ans, a de nouveau été racontée, mais cette fois par les femmes et les hommes de demain.
Distribution (en alternance) : Diane Simon & Inès Simondi (Hélène), Hector Suchanek & Laszlo Wojtyczka (Hector), Anahide Tavitian & Alice Norroy (Andromaque), Carloman Sester & Charles Badeau (Priam), Bérénice Rohrer-Missiaen & Clarisse Kakkar-Perrot (Cassandre), Grégoire Zamfiroiu & Adrien Bonneville (Pâris), Rodrigue Mabille & Carloman Sester (Ulysse), Morgane Kapeluz & Bérénice Rohrer-Missiaen (Hécube), Adrien Bonneville & Rodrigue Mabille (Démokos), Sloan Tshilenge & Timothée Fourcade (Oiax), Laszlo Wojtycza & Timothée Fourcade (Troïlus), Clarisse Kakkar-Perrot & Anahide Tavitian (Iris), Timothée Fourcade & Grégoire Zamfiroiu (le Géomètre), Alice Norroy et Morgane Kapeluz (la Paix), Sloan Tshilenge & Hector Suchanek (le Gabier), Charles Badeau & Bérénice Rohrer-Missiaen (Busiris), Ianthe (Olpidès), Sofia (Servante), Alice Norroy & Morgane Kapeluz (petite Polyxène)
Mise en scène & scénographie : Fitzgerald Berthon & Frédéric-Pascal Stein – Costumes : Charlotte Diabi – Décors : Pierre Miara – Lumières, son & régie : Frédéric-Pascal Stein
Plus d’informations sur la période de théâtre du lycée dans les écoles Steiner Waldorf sur ce lien : http://ecoleperceval.org/piece_de_theatre_11_eme_classe/